Comprendre la réglementation

Enerj Meeting Paris 2025 : Actualités de la rénovation énergétique

16/4/2025
min

L'équipe kelvin était présente à Enerj Meeting Paris 2025
On vous présente un recap des actualités de la rénovation énergétique à ne pas louper.

Le contexte 2025 : un équilibre instable entre relance et incertitude

MaPrimeRénov’ redémarre… mais le moteur tousse encore

Après plusieurs semaines de blocage, l’aide phare du gouvernement repart. Mais l’épisode a laissé des traces : chantiers reportés, artisans dans l’attente, propriétaires dans le flou.

Ce qu’on retient : la dépendance du secteur aux aides publiques est devenue structurelle. La reprise de MaPrimeRénov’ va relancer la dynamique, mais la confiance est ébranlée.

Rénovation monogeste ou globale ? Les lignes bougent

En 2024, les rénovations d’ampleur ont pris le dessus sur les gestes isolés, notamment grâce aux primes bonifiées. En 2025, le cap n’est pas encore figé.

Enjeu : certains arbitrages budgétaires pourraient favoriser à nouveau le monogeste — plus accessible, mais moins performant.

Le maintien de Valérie Letard : stabilité politique, souffle technique

Reconduite au ministère du Logement, Valérie Letard incarne une forme de continuité. Elle pousse activement pour un Prêt à Taux Zéro relancé et élargi, notamment pour la construction neuve.

Signal faible : la ministre semble vouloir muscler les outils structurants plutôt que multiplier les micro-dispositifs.

Marché locatif : le DPE provoque un effet de décrochage

L’interdiction de louer les logements classés F et G provoque un retrait massif d’offres locatives — sans pour autant déclencher de vagues de rénovations. Le marché est gelé.

Problème identifié : le coût des travaux dépasse souvent les capacités des petits bailleurs, surtout en zone rurale ou tendue.

Des tendances qui prennent racine : biosourcés, décarbonation, gestion de l’eau

Les matériaux biosourcés sortent de leur niche

Bois, chanvre, paille, ouate… Ces matériaux étaient encore marginaux il y a trois ans. Aujourd’hui, ils s’intègrent dans les projets d’isolation lourde ou de structure secondaire.

Exemples vus sur place : le béton de bois, ultra performant en isolation thermique, ou les panneaux composites en fibres de lin, plus faciles à poser que la laine de roche.

Pourquoi ça monte : crédits carbone, circuits courts, et réglementation environnementale convergent vers ces solutions.

Les géosourcés entrent dans la partie

Pierre, argile, terre crue… On les pensait réservés à la rénovation patrimoniale. Pourtant, les démonstrateurs en neuf se multiplient, notamment dans les zones climatiques intermédiaires.

Insight : l’intérêt est double : empreinte carbone très faible et très forte inertie thermique. Une réponse à la canicule ? Peut-être.

Le retour du bon sens hydrique

La gestion de l’eau s’impose comme un nouveau standard : récupération des eaux pluviales, réemploi des eaux grises, optimisation des postes sanitaires…

Cas concret : plusieurs projets démontrent une baisse de 30 % de la facture d’eau grâce à des systèmes simples, interconnectés et peu coûteux à installer.

CAP 2030 : la réglementation de demain se dessine… et elle est ambitieuse

Stéphanie Derouineau (CSTB), Véronique Pappe, Marie Gracia et Rachel Chermain ont dévoilé les premiers livrables du collectif CAP 2030 : neuf thématiques pour aller au-delà de la RE2020.

Pourquoi ça change la donne : on passe d’une vision purement énergétique à une vision systémique du bâtiment durable, incluant eau, matière, environnement, climat.
À suivre : les expérimentations en cours sur des bâtiments pilotes, avant une généralisation potentielle dès 2028.

Bail Rénov’ : une vraie réponse pour les propriétaires modestes

Contexte : plus de 500 000 logements en location sont aujourd’hui interdits à la location (classe F ou G). Pour les bailleurs modestes, c’est la double peine : perte de revenus + coût des travaux.

Le dispositif Bail Rénov’, encore peu connu, offre un accompagnement gratuit et individualisé, avec un pré-diagnostic, des scénarios de travaux, et jusqu’à 85 % de financement.

Exemple marquant : dans le Maine-et-Loire, une maison G est passée en classe B pour 6 000 € de reste à charge… sur une facture totale de 42 000 €.

Insight : en ciblant les bons publics et en simplifiant les démarches, la rénovation performante devient une réalité — même pour les plus précaires.

Copropriétés : trop lent, trop complexe… mais des pistes concrètes émergent

La table ronde menée par Olivier Safar (UNIS), François Pélegrin, Nathalie Mougeot (EDF) et Pierre Érard (Synergiec) a mis les pieds dans le plat.

Problèmes :

  • 3 à 5 ans pour une rénovation,
  • diagnostics multiples et peu cohérents,
  • syndic peu incités à s’investir,
  • copropriétaires mal informés ou démotivés.

Solutions évoquées :

  • Accélérer le processus à 2 AG grâce à des groupements d’acteurs prêts à intervenir,
  • Partir d’un DPE collectif pour lancer directement un audit intégré,
  • Rendre les aides plus automatiques et les prêts plus accessibles.
Insight : sans simplification radicale, la massification en copropriété n’arrivera pas. Le cadre existe, mais il faut le rendre opérationnel.

ORENO : des opérateurs tout-en-un pour industrialiser la rénovation

L’appel à projets ORENO (ADEME) est la réponse publique à une question simple : comment massifier la rénovation sans perdre en qualité ?

Le concept : un interlocuteur unique qui gère tout de A à Z : audit, scénarios, travaux, financement, maintenance.

Parmi les lauréats :

  • Senova avec Goreno : parcours client digitalisé, vote des travaux sous 12 mois.
  • Bouygues avec Patrimoine 2050 : mensualité indexée sur les gains d’énergie.
  • Filaolabs avec Fideo : ingénierie financière ultra-personnalisée et tiers-financement.

Et sur le programme REGAIN... kelvin° ! On en parle juste ici.

La garantie de performance énergétique : ça se précise

Encore expérimentale, la GPE pourrait devenir le standard de confiance du marché. Objectif : garantir noir sur blanc que les travaux réalisés produisent les économies promises.

Enjeux clés :

  • Modélisation pré-travaux + suivi post-travaux,
  • Charte d’engagement du locataire,
  • Mesure instrumentée (température, conso, météo),
  • Assurance (paramétrique) en cas de non-performance.
Insight : si la GPE est bien calibrée, elle peut devenir l’outil qui rassure propriétaires, banquiers et assureurs… et accélère enfin les décisions.

Le rôle clef de la maîtrise d’œuvre : l’ingénierie au centre du jeu

La réussite d’une rénovation énergétique tient à un facteur souvent négligé : la maîtrise d’œuvre.

Ce que dit Antoine Bechara (BERIM) :

  • Un bon scénario, c’est un équilibre entre performance, faisabilité, coûts et confort.
  • Chaque projet doit être comparé selon 3 à 12 variantes, sur 15 ans.
  • La rénovation performante impose une vraie rigueur méthodologique.
Insight : on ne pilote pas une rénovation performante comme un projet classique. L’ingénierie de réhabilitation mérite une reconnaissance à la hauteur de ses enjeux.

En résumé ?

EnerJ Meeting 2025 confirme que le secteur est à la croisée des chemins :

  • Les dispositifs publics sont là, mais fragiles.
  • L’innovation est là, mais encore trop concentrée.
  • Les bons outils émergent, mais leur massification reste à faire.

Chez kelvin°, on continue à croire que l’IA, les datas et l’automatisation peuvent — et doivent — jouer un rôle central pour fiabiliser, structurer, et accélérer la rénovation énergétique en France.

On a besoin d’un secteur organisé, prévisible, transparent.

À nous tous de le construire.

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Enerj Meeting Paris 2025 : Actualités de la rénovation énergétique

April 16, 2025

L'équipe kelvin était présente à Enerj Meeting Paris 2025
On vous présente un recap des actualités de la rénovation énergétique à ne pas louper.

Le contexte 2025 : un équilibre instable entre relance et incertitude

MaPrimeRénov’ redémarre… mais le moteur tousse encore

Après plusieurs semaines de blocage, l’aide phare du gouvernement repart. Mais l’épisode a laissé des traces : chantiers reportés, artisans dans l’attente, propriétaires dans le flou.

Ce qu’on retient : la dépendance du secteur aux aides publiques est devenue structurelle. La reprise de MaPrimeRénov’ va relancer la dynamique, mais la confiance est ébranlée.

Rénovation monogeste ou globale ? Les lignes bougent

En 2024, les rénovations d’ampleur ont pris le dessus sur les gestes isolés, notamment grâce aux primes bonifiées. En 2025, le cap n’est pas encore figé.

Enjeu : certains arbitrages budgétaires pourraient favoriser à nouveau le monogeste — plus accessible, mais moins performant.

Le maintien de Valérie Letard : stabilité politique, souffle technique

Reconduite au ministère du Logement, Valérie Letard incarne une forme de continuité. Elle pousse activement pour un Prêt à Taux Zéro relancé et élargi, notamment pour la construction neuve.

Signal faible : la ministre semble vouloir muscler les outils structurants plutôt que multiplier les micro-dispositifs.

Marché locatif : le DPE provoque un effet de décrochage

L’interdiction de louer les logements classés F et G provoque un retrait massif d’offres locatives — sans pour autant déclencher de vagues de rénovations. Le marché est gelé.

Problème identifié : le coût des travaux dépasse souvent les capacités des petits bailleurs, surtout en zone rurale ou tendue.

Des tendances qui prennent racine : biosourcés, décarbonation, gestion de l’eau

Les matériaux biosourcés sortent de leur niche

Bois, chanvre, paille, ouate… Ces matériaux étaient encore marginaux il y a trois ans. Aujourd’hui, ils s’intègrent dans les projets d’isolation lourde ou de structure secondaire.

Exemples vus sur place : le béton de bois, ultra performant en isolation thermique, ou les panneaux composites en fibres de lin, plus faciles à poser que la laine de roche.

Pourquoi ça monte : crédits carbone, circuits courts, et réglementation environnementale convergent vers ces solutions.

Les géosourcés entrent dans la partie

Pierre, argile, terre crue… On les pensait réservés à la rénovation patrimoniale. Pourtant, les démonstrateurs en neuf se multiplient, notamment dans les zones climatiques intermédiaires.

Insight : l’intérêt est double : empreinte carbone très faible et très forte inertie thermique. Une réponse à la canicule ? Peut-être.

Le retour du bon sens hydrique

La gestion de l’eau s’impose comme un nouveau standard : récupération des eaux pluviales, réemploi des eaux grises, optimisation des postes sanitaires…

Cas concret : plusieurs projets démontrent une baisse de 30 % de la facture d’eau grâce à des systèmes simples, interconnectés et peu coûteux à installer.

CAP 2030 : la réglementation de demain se dessine… et elle est ambitieuse

Stéphanie Derouineau (CSTB), Véronique Pappe, Marie Gracia et Rachel Chermain ont dévoilé les premiers livrables du collectif CAP 2030 : neuf thématiques pour aller au-delà de la RE2020.

Pourquoi ça change la donne : on passe d’une vision purement énergétique à une vision systémique du bâtiment durable, incluant eau, matière, environnement, climat.
À suivre : les expérimentations en cours sur des bâtiments pilotes, avant une généralisation potentielle dès 2028.

Bail Rénov’ : une vraie réponse pour les propriétaires modestes

Contexte : plus de 500 000 logements en location sont aujourd’hui interdits à la location (classe F ou G). Pour les bailleurs modestes, c’est la double peine : perte de revenus + coût des travaux.

Le dispositif Bail Rénov’, encore peu connu, offre un accompagnement gratuit et individualisé, avec un pré-diagnostic, des scénarios de travaux, et jusqu’à 85 % de financement.

Exemple marquant : dans le Maine-et-Loire, une maison G est passée en classe B pour 6 000 € de reste à charge… sur une facture totale de 42 000 €.

Insight : en ciblant les bons publics et en simplifiant les démarches, la rénovation performante devient une réalité — même pour les plus précaires.

Copropriétés : trop lent, trop complexe… mais des pistes concrètes émergent

La table ronde menée par Olivier Safar (UNIS), François Pélegrin, Nathalie Mougeot (EDF) et Pierre Érard (Synergiec) a mis les pieds dans le plat.

Problèmes :

  • 3 à 5 ans pour une rénovation,
  • diagnostics multiples et peu cohérents,
  • syndic peu incités à s’investir,
  • copropriétaires mal informés ou démotivés.

Solutions évoquées :

  • Accélérer le processus à 2 AG grâce à des groupements d’acteurs prêts à intervenir,
  • Partir d’un DPE collectif pour lancer directement un audit intégré,
  • Rendre les aides plus automatiques et les prêts plus accessibles.
Insight : sans simplification radicale, la massification en copropriété n’arrivera pas. Le cadre existe, mais il faut le rendre opérationnel.

ORENO : des opérateurs tout-en-un pour industrialiser la rénovation

L’appel à projets ORENO (ADEME) est la réponse publique à une question simple : comment massifier la rénovation sans perdre en qualité ?

Le concept : un interlocuteur unique qui gère tout de A à Z : audit, scénarios, travaux, financement, maintenance.

Parmi les lauréats :

  • Senova avec Goreno : parcours client digitalisé, vote des travaux sous 12 mois.
  • Bouygues avec Patrimoine 2050 : mensualité indexée sur les gains d’énergie.
  • Filaolabs avec Fideo : ingénierie financière ultra-personnalisée et tiers-financement.

Et sur le programme REGAIN... kelvin° ! On en parle juste ici.

La garantie de performance énergétique : ça se précise

Encore expérimentale, la GPE pourrait devenir le standard de confiance du marché. Objectif : garantir noir sur blanc que les travaux réalisés produisent les économies promises.

Enjeux clés :

  • Modélisation pré-travaux + suivi post-travaux,
  • Charte d’engagement du locataire,
  • Mesure instrumentée (température, conso, météo),
  • Assurance (paramétrique) en cas de non-performance.
Insight : si la GPE est bien calibrée, elle peut devenir l’outil qui rassure propriétaires, banquiers et assureurs… et accélère enfin les décisions.

Le rôle clef de la maîtrise d’œuvre : l’ingénierie au centre du jeu

La réussite d’une rénovation énergétique tient à un facteur souvent négligé : la maîtrise d’œuvre.

Ce que dit Antoine Bechara (BERIM) :

  • Un bon scénario, c’est un équilibre entre performance, faisabilité, coûts et confort.
  • Chaque projet doit être comparé selon 3 à 12 variantes, sur 15 ans.
  • La rénovation performante impose une vraie rigueur méthodologique.
Insight : on ne pilote pas une rénovation performante comme un projet classique. L’ingénierie de réhabilitation mérite une reconnaissance à la hauteur de ses enjeux.

En résumé ?

EnerJ Meeting 2025 confirme que le secteur est à la croisée des chemins :

  • Les dispositifs publics sont là, mais fragiles.
  • L’innovation est là, mais encore trop concentrée.
  • Les bons outils émergent, mais leur massification reste à faire.

Chez kelvin°, on continue à croire que l’IA, les datas et l’automatisation peuvent — et doivent — jouer un rôle central pour fiabiliser, structurer, et accélérer la rénovation énergétique en France.

On a besoin d’un secteur organisé, prévisible, transparent.

À nous tous de le construire.

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